Solovki, la bibliothèque perdue

À quelque cinq cents kilomètres au nord-est de Saint-Pétersbourg, juste sous le cercle polaire, la mer Blanche est une mer presque fermée, un grand golfe de la mer de Barents.

À l’ouest c’est la République de Carélie et la Finlande, au nord la péninsule de Kola avec le port de Mourmansk, à l’est la « ville de l’Archange », Arkhangelsk, au sud, près du port presque abandonné de Belomorsk, le débouché du canal Baltique-mer Blanche, autrefois nommé « Staline », dont le percement, de 1931 à 1933, coûta la vie à des dizaines de milliers de déportés.

C’est sur les bords de la mer Blanche, à Severodvinsk, que la Russie construit ses sous-marins nucléaires. Terres de sombres forêts, de lacs glaciaires, terres de sang, bourgades délabrées sous la froide lumière du Nord : il faut aimer les paysages mélancoliques pour se balader, surtout en hiver, sur les rivages de la mer Blanche.

Olivier Rolin